Les travailleurs de ce secteur sont confrontés quotidiennement à de nombreux risques inhérents à la profession.
De quoi parlons nous ?
Beaucoup de personnels sont impliqués dans les soins à domicile., que ce soit le service d’aide à domicile (Aides-soignants), les infirmiers libéraux, les SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile), les SPASAD (Service Polyvalent d’Aides et de Soins à Domicile), les réseaux gérontologiques, les EMG (Equipe Mobile Gériatrique), les ESA (Equipe Spécialisée Alzheimer) ou encore l’HAD (Hospitalisation à Domicile). Si on ne compte que les aides-soignants et les infirmiers, ces personnels peuvent représenter jusqu’à 30 000 personnes au niveau national confrontées tous les jours à différents risques professionnels inhérents à la profession, comme par exemple :
Le risque biologique (ou risque infectieux) associés à la proximité avec les patients. Ce danger est d'autant plus élevé de nos jours depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19;
Les risques chimiques liés à la manipulation de produits chimiques ou d’instruments médicaux spécifiques ;
Les risques physiques générés, notamment, par la manipulation quotidienne de patients souvent alité. Il est possible que les conséquences se manifestent par des douleurs répétées qui deviennent invalidantes au fil du temps. Les accidents du travail et les maladies professionnelles associés à ces professions sont principalement des blessures aux membres supérieurs (les troubles musculo-squelettiques) et au dos (les lombalgies).;
Le risque psychosociaux lié au contact quotidien avec des patients atteints de pathologies graves et le nombre élevé de décès.
L’importance des moyens de prévention
Après avoir évalué les risques professionnels liés au métier et à son environnement, il est essentiel de rédiger un document unique. Grâce à cette collaboration, il est possible de mettre en place des mesures précises de prévention, d'observer les divers risques professionnels auxquels ce personnel soignant est confronté et de partager les difficultés rencontrées par les intervenants sur le terrain, qu'elles soient techniques, humaines ou organisationnelles. En outre, cette tâche préalable favorisera une meilleure organisation du travail et une gestion plus efficace des risques.
Focus concernant le risque infectieux
Que ce soit à l'hôpital ou à domicile, le risque infectieux est identique pour les professionnels de santé. Effectivement, il existe de nombreux moyens de contamination pour ce personnel qui est exposé quotidiennement à divers agents pathogènes tels que les virus, les bactéries et les parasites. On peut transmettre des agents pathogènes :
Par les liquides biologiques en cas de projection sur les muqueuses (yeux, bouche, nez) ou en cas de piqûre (exemple du VIH, des hépatites qui sont transmissibles par le sang). On parle alors d’Accident d'Exposition au Sang (AES) qui correspond à un « contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, coupure) soit une projection sur une muqueuse (œil…) ou sur une peau lésée. Sont assimilés à des AES les accidents survenus dans les mêmes circonstances avec d’autres liquides biologiques (tels que liquide céphalorachidien, liquide pleural, sécrétions génitales…) considérés comme potentiellement contaminants même s’ils ne sont pas visiblement souillés de sang » (Source : Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.) ;
Par le biais des voies respiratoires (comme la tuberculose due à une bactérie qui peut se propager par des gouttelettes de salive ou d'humidité);
Par simple contact (la gale est due à un parasite qui peut se propager directement ou indirectement cutané)
La prévention est la meilleure stratégie pour combattre ce genre de risque infectieux. Tout d'abord, il est important de respecter les précautions standards que l'on apprend lors de la formation, puis d'utiliser des équipements de sécurité appropriés, et enfin de suivre régulièrement sa santé à travers la médecine du travail, en particulier en ce qui concerne les vaccinations (hépatite B, grippe,...).
La prévention
Les principales mesures destinées à prévenir les risques infectieux à domicile sont :
L'hygiène, notamment le respect des protocoles du CLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales), le respect des bonnes pratiques en tant que soignant à domicile (avant-bras dégagés, sans bijoux), le nettoyage et la désinfection des équipements et des surfaces utilisés avant et après chaque utilisation ;
Les conditions de vie du patient, comme lors d'une intervention à domicile, qui exigent une planification de son travail en respectant les normes d'hygiène et les bonnes pratiques ;
L'utilisation des équipements de protection individuelle (EPI) nécessite d'ajuster sa tenue vestimentaire en fonction des soins prodigués. Il est recommandé de porter un vêtement de type blouse spécifiquement conçu pour les soins, ainsi que d'autres équipements qui pourront être utilisés en fonction du soin, tels que des gants, des tabliers en plastique si le soin peut être souillant (change de protection type couche) ou mouillant (réalisation d'une toilette par exemple), des masques chirurgicaux antiprojections (norme EN 14683) et des lunettes de protection pour certains soins pouvant entraîner des projections de sang ou de liquides biologiques, ainsi que des masques de protection respiratoire (FFP2) en cas de risque d'infection par voie aérienne (aérosols).
La prise en charge des OCPT (Objets coupants, piquants et tranchants) consiste à utiliser les équipements médicaux de sécurité disponibles, à ne jamais recouvrer ou désadapter à la main les aiguilles des seringues ou des systèmes de prélèvement sous vide, à jeter immédiatement sans manipulation les aiguilles et autres instruments piquants ou coupants dans un conteneur à déchets approprié (conforme à l'arrêté du 24 novembre 2003 modifié) et situé au plus près du soin et dont l'ouverture est facilement accessible et en ne dépassant pas le niveau de remplissage maximal.
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