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Habilitation électrique : ce que dit la réglementation en 2025

Un homme qui porte un panneau solaire

L'année 2025 marque un tournant décisif dans la réglementation électrique française. Après douze années à former des professionnels aux risques électriques, j'observe que ces évolutions réglementaires suscitent de nombreuses interrogations chez les employeurs et les salariés. Le nouveau cadre législatif bouleverse les pratiques établies tout en renforçant paradoxalement la sécurité des travailleurs.


Ces changements s'inscrivent dans une logique d'optimisation des ressources médicales et de simplification administrative. En revanche, ils nécessitent une adaptation complète des procédures internes des entreprises et une compréhension fine des nouvelles obligations.


L’habilitation repose d’abord sur la prévention du risque électrique.


Les objectifs du décret : optimiser la prévention et recentrer les ressources médicales


Le décret n°2025-355 du 18 avril 2025 répond à une problématique majeure du système de santé au travail français. Les professionnels de santé considèrent désormais que le suivi individuel renforcé pour les habilitations électriques présente un intérêt médical limité. Cette révision permet de redéployer les ressources vers les salariés réellement exposés à des risques particuliers.


L'objectif principal consiste à renforcer les actions de prévention primaire plutôt que de multiplier les examens médicaux systématiques. Cette approche pragmatique s'appuie sur l'analyse des données de terrain montrant que certaines visites médicales n'apportaient pas de valeur ajoutée significative en termes de prévention.


La rationalisation des parcours de santé au travail constitue également un enjeu économique important. En fluidifiant les démarches administratives, le décret permet aux services de santé au travail de se concentrer sur les salariés les plus exposés. Cette réorganisation maintient un haut niveau de sécurité tout en optimisant l'utilisation des compétences médicales disponibles.


Dans mes formations, j'explique souvent que la prévention efficace repose sur la pertinence des actions entreprises plutôt que sur leur multiplication. Ce nouveau cadre réglementaire illustre parfaitement cette philosophie en ciblant les ressources là où elles sont le plus utiles.


Fin du suivi individuel renforcé pour les habilitations électriques


À partir du 1er octobre 2025, les travailleurs nécessitant une habilitation électrique ne bénéficieront plus du suivi individuel renforcé. Cette suppression concerne spécifiquement les habilitations pour travaux sous tension et les opérations au voisinage de pièces nues sous tension.


Le système de classification des habilitations demeure inchangé avec ses caractères distinctifs. Le premier caractère distingue la basse tension (B) de la haute tension (H). Le deuxième précise le type d'opération, de 0 pour les interventions non électriques à 2 pour les chargés de travaux électriques. Les caractères supplémentaires apportent des spécialisations selon les besoins opérationnels.


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Cette évolution s'accompagne de l'introduction d'une attestation médicale obligatoire délivrée par le médecin du travail. Cette attestation certifie l'absence de contre-indications médicales pour la réalisation des opérations électriques concernées. Sa validité de cinq ans offre une stabilité appréciable pour les entreprises et les salariés.


L'attestation présente l'avantage d'être portable d'une entreprise à l'autre. Cette transférabilité simplifie considérablement la mobilité professionnelle des techniciens habilités. L'employeur doit conserver ce document pendant toute sa durée de validité et une copie est versée au dossier médical du salarié.


Un défaut d’habilitation peut avoir de lourdes conséquences.


Un tableau électrique

Impacts pratiques pour les entreprises et les salariés


Les employeurs doivent impérativement mettre à jour leurs procédures internes avant l'entrée en vigueur du décret. L'intégration de l'obligation d'attestation médicale nécessite une révision des processus de recrutement et de gestion des habilitations électriques. La conservation des documents pendant cinq ans impose également une organisation administrative rigoureuse.


Pour les salariés, le passage d'un examen médical spécifique devient incontournable pour obtenir l'attestation. En cas de refus de délivrance par le médecin du travail, une procédure de contestation accélérée devant le conseil de prud'hommes reste possible. Cette disposition protège les droits des travailleurs tout en préservant l'indépendance du médecin du travail.


Les services de santé au travail voient leur rôle renforcé dans la délivrance des attestations. Cette responsabilité accrue s'accompagne paradoxalement d'une décharge du suivi renforcé systématique. Cette évolution leur permet de concentrer leurs efforts sur les salariés les plus exposés aux risques professionnels.


J'ai récemment accompagné une entreprise industrielle dans cette transition. L'anticipation et la communication interne se sont révélées cruciales pour maintenir la sérénité des équipes face à ces changements. La formation des managers aux nouvelles procédures constitue un facteur clé de succès dans cette adaptation réglementaire.


L'attestation de non-contre-indications médicales doit être tenue à disposition de l'Inspection du travail et des agents de prévention des organismes de sécurité sociale. Cette exigence de transparence renforce l'effectivité du contrôle et garantit le respect des nouvelles obligations légales par l'ensemble des acteurs concernés.


L’INRS rappelle les obligations et règles liées aux habilitations électriques.


 
 
 

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