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Port des EPI obligatoires : comment protéger les travailleurs lors des fortes chaleurs et canicules

Dernière mise à jour : 2 sept.

un homme avec un casque de chantier jaune sur la tête

Le nouveau décret n° 2025-482 du 27 mai 2025 renforce considérablement la protection des travailleurs face aux risques liés à la chaleur. Son entrée en vigueur prévue pour le 1er juillet 2025 arrive à point nommé, alors que les épisodes caniculaires se multiplient. Lors d'une récente intervention dans une entreprise de BTP, j'ai constaté que les ouvriers portaient leurs casques malgré 38°C au soleil. L'un d'eux m'a confié: "C'est un cauchemar, mais on n'a pas le choix". Cette situation illustre parfaitement le dilemme auquel sont confrontés de nombreux travailleurs: comment concilier sécurité et confort thermique?


Le cadre réglementaire face aux fortes chaleurs


Le Code du travail impose désormais aux employeurs de maintenir les locaux à une température adaptée en toute saison, et non plus seulement de les chauffer en hiver. Cette évolution majeure s'accompagne d'une obligation d'évaluer les risques liés à l'exposition des travailleurs à la chaleur intense et de les intégrer dans le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).


Les mesures de prévention doivent être déclenchées selon les niveaux de vigilance établis par Météo-France. Un "épisode de chaleur intense" correspond aux niveaux jaune, orange ou rouge, tandis qu'une "période de canicule" concerne uniquement les niveaux orange et rouge. Cette distinction permet d'adapter progressivement les dispositifs de protection.


J'ai récemment accompagné une entreprise de métallurgie dans la mise à jour de son DUERP. L'atelier atteignait régulièrement 34°C en été. En analysant les postes de travail, nous avons identifié des solutions simples mais efficaces: installer des ventilateurs industriels stratégiquement placés et modifier les horaires de certaines opérations générant de la chaleur. La prévention des risques liés à la chaleur ne se limite pas à l'équipement individuel, elle commence par une réflexion globale sur l'organisation du travail.


Les employeurs doivent désormais protéger plus efficacement les travailleurs en extérieur contre les effets des conditions atmosphériques. Cette obligation inclut l'aménagement des postes de travail pour réduire les contraintes thermiques et l'adaptation de l'organisation: horaires décalés, pauses supplémentaires et répartition des tâches plus judicieuse.


Les protections collectives complètent efficacement les EPI, même en cas de fortes chaleurs.


Des équipements pour se protéger la tête et le corps


Un homme avec un masque a gaz de protection

La tête constitue une zone particulièrement sensible aux fortes chaleurs. Plusieurs solutions techniques permettent aujourd'hui de maintenir la protection indispensable du casque tout en réduisant l'inconfort thermique. Les calottes rafraîchissantes pour casque fonctionnent par évaporation d'eau et offrent une fraîcheur pendant 5 à 10 heures. Lavables et réutilisables, elles s'adaptent à la plupart des modèles de casques grâce à des attaches agrippantes.


Les capes protège-nuque représentent un complément efficace pour protéger cette zone vulnérable aux UV. Compatibles avec les jugulaires et coquilles antibruit, elles peuvent être réutilisées jusqu'à 20 fois. Les basanes anti-sueur apportent également un confort appréciable en absorbant la transpiration et en procurant un effet rafraîchissant par évaporation pendant environ 10 heures.


Pour le corps, les gilets de refroidissement utilisant des technologies avancées comme l'activation de polymères offrent une protection thermique efficace. Ces équipements combinent souvent une maille aérée respirante et une protection contre les UV. Les vêtements de travail spécifiques (blousons, pantalons et combinaisons) intègrent désormais des fibres techniques avec un maillage conçu pour disperser la chaleur.


Les innovations concernent également les extrémités. Les chaussettes en fibres techniques évacuent efficacement la transpiration, tandis que les semelles anatomiques intègrent des textiles aérés et des traitements anti-odeurs. Les gants en microfibre ultra-légers comportent des propriétés d'induction microporeuse pour évacuer l'air chaud et l'humidité, avec un temps de séchage 20% plus rapide que les modèles standards.


Les obligations des employeurs


L'exposition prolongée à la chaleur déclenche des réactions physiologiques importantes: transpiration accrue, perte de sels minéraux, accélération du rythme cardiaque et dilatation des veines. Ces mécanismes peuvent conduire à différents troubles de gravité croissante, du simple coup de soleil au coup de chaleur potentiellement mortel, en passant par les crampes et l'épuisement.


Au-delà des risques directs pour la santé, la chaleur augmente considérablement les risques d'accidents du travail par baisse de vigilance, allongement des temps de réaction, mains glissantes et vision parfois troublée. Face à ces dangers, l'employeur doit mettre en œuvre des mesures concrètes et adaptées.


La fourniture d'eau potable fraîche en quantité suffisante (minimum 3 litres par jour par travailleur en l'absence d'eau courante) devient une obligation explicite, avec la nécessité de prévoir un moyen pour maintenir cette eau au frais. L'information et la formation des salariés aux bons gestes face à la chaleur complètent le dispositif, avec une attention particulière pour les travailleurs vulnérables en raison de leur âge ou de leur état de santé.


Recommandations pratiques et bonnes pratiques


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La règle d'or reste de ne jamais sacrifier la sécurité au confort thermique. Remplacer un casque par une simple casquette constitue une erreur potentiellement fatale. Il faut plutôt chercher à adapter les tenues de travail en privilégiant des vêtements clairs favorisant l'évaporation de la sueur, tout en conservant les EPI obligatoires.


Des lunettes de protection teintées offrent un double avantage en environnement ensoleillé. L'aménagement des horaires pour éviter les heures les plus chaudes (généralement entre 12h et 16h) représente souvent la solution la plus efficace. L'organisation de pauses supplémentaires dans des zones ombragées ou climatisées permet de réduire significativement le risque de troubles liés à la chaleur.


Dans les cas extrêmes, notamment lors d'alertes canicule (vigilance orange ou rouge), l'affectation temporaire à des travaux en intérieur ou en atelier peut s'avérer nécessaire. La canicule peut d'ailleurs être considérée comme cause de chômage intempéries, offrant ainsi une solution lorsque la poursuite du travail deviendrait trop dangereuse malgré toutes les précautions prises.



Pour tout savoir sur le cadre légal entourant le port des EPI, consultez notre guide détaillé.

 
 
 

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