Depuis le 23 janvier 2023, une nouvelle obligation encadre le départ en retraite des salariés : une sensibilisation aux gestes de premiers secours et à la lutte contre l’arrêt cardiaque.
Cette démarche, rendue obligatoire par la loi n° 2020-840 du 3 juillet 2020, vise à promouvoir le statut de « citoyen sauveteur » et s’inscrit dans une politique nationale de prévention et de responsabilisation. Explications sur cette formation indispensable, qui marque une transition entre vie professionnelle et retraite.
Les objectifs de la formation secourisme pour futurs retraités
La sensibilisation aux premiers secours, pensée pour les salariés proches de la retraite, ne se limite pas à des notions théoriques. Elle offre des compétences pratiques adaptées aux situations d’urgence du quotidien.
Lors de cette formation, les futurs retraités apprennent à :
Assurer leur sécurité et celle des victimes : reconnaître les dangers d’une situation d’urgence et adopter des gestes sécuritaires.
Transmettre des informations clés aux secours : savoir alerter efficacement pour optimiser la prise en charge.
Intervenir face à des urgences spécifiques :
Réagir devant un arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.
Réagir correctement face à une hémorragie externe.
Placer une victime dans une position adaptée (comme la position latérale de sécurité) en attendant l’arrivée des secours.
Ces compétences pratiques permettent aux participants de renforcer leur autonomie et leur rôle de citoyen actif et engagé, y compris dans leur vie post-professionnelle.
Une formation inscrite dans le temps de travail
Pour encourager la participation et limiter les contraintes, cette sensibilisation se déroule pendant les heures de travail. Le temps passé en formation est considéré comme du temps de travail effectif, sans impact sur le salaire.
Quels organismes sont habilités à dispenser cette formation ?
La mise en œuvre de cette formation doit respecter un cadre légal précis. Seuls les professionnels et structures reconnus par les autorités compétentes peuvent intervenir. Conformément à l’arrêté du 30 juin 2017, ces actions peuvent être dispensées par :
Les associations agréées ou organismes habilités, comme la Croix-Rouge ou les structures locales reconnues par le ministère chargé de la sécurité civile.
Certains professionnels de santé (médecins, infirmiers) formés aux recommandations techniques en premiers secours.
Les formateurs spécialisés des services d’incendie et de secours, titulaires de certifications comme le PAE FPS (Pédagogie Appliquée à l’Emploi de Formateur aux Premiers Secours) ou le FSST (Formateur en Sauveteur Secourisme du Travail).
Pourquoi cette formation est-elle essentielle ?
Une réponse à l’urgence sanitaire et sociale
Chaque année, en France, environ 50 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque, et seulement 5 à 10 % d’entre elles survivent. Ce taux pourrait être significativement amélioré si davantage de citoyens maîtrisaient les gestes qui sauvent, comme la réanimation cardio-pulmonaire ou l’utilisation d’un défibrillateur. Former les futurs retraités, qui représentent une part croissante de la population, à ces gestes permet d’élargir le réseau des citoyens sauveteurs, essentiels pour intervenir dans les premières minutes cruciales avant l’arrivée des secours.
De plus, les accidents domestiques, qui constituent une des premières causes de décès chez les personnes âgées, touchent souvent l’entourage immédiat. En équipant les retraités de ces compétences, cette formation contribue à renforcer leur capacité à réagir rapidement face à une situation d’urgence, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs proches.
Une étape clé pour valoriser le rôle social des retraités
Les retraités ne sont pas uniquement des bénéficiaires de soins ou d’aides : ils peuvent être des acteurs de la prévention et de la sécurité dans leur communauté. Cette formation leur permet de rester actifs, autonomes et engagés dans la société. En devenant des citoyens capables de porter secours, ils acquièrent une compétence précieuse qui dépasse le cadre de leur ancien travail.
Par ailleurs, ce dispositif renforce leur confiance en eux : savoir qu’ils possèdent les connaissances pour agir en cas de besoin les aide à mieux appréhender cette nouvelle étape de leur vie. Cela favorise également un sentiment d’utilité sociale, particulièrement bénéfique pour leur bien-être psychologique.
Un outil pour transmettre des savoirs à leur entourage
Les retraités jouent souvent un rôle de pivot au sein des familles, que ce soit en tant que grands-parents, accompagnants ou conseillers. La formation leur permet non seulement de réagir en cas d’urgence, mais aussi de transmettre ces gestes essentiels à leurs proches. En partageant leurs connaissances, ils participent à la diffusion de cette culture du secours dans leur cercle familial et communautaire, créant ainsi un effet multiplicateur.
Anticiper les risques dans un environnement différent
Le passage à la retraite est une période de transition qui s’accompagne de changements dans le mode de vie. Les retraités passent davantage de temps à domicile, où le risque d’accidents domestiques est élevé : chutes, brûlures, ou ingestion accidentelle de substances toxiques. Cette sensibilisation les aide à identifier et à prévenir les situations dangereuses dans leur nouvel environnement.
De plus, avec davantage de loisirs ou de voyages, les retraités sont susceptibles d’être confrontés à des situations imprévues. Être formé aux premiers secours leur permet d’agir efficacement, qu’ils soient témoins d’un accident en randonnée, en vacances, ou même dans la rue.
Un levier pour renforcer la chaîne de survie nationale
L’objectif global de cette formation s’inscrit dans une politique publique de renforcement de la chaîne de survie en France. En intégrant cette formation dans le parcours de départ à la retraite, les entreprises et les pouvoirs publics participent à une action collective qui vise à sauver davantage de vies. Chaque citoyen formé est une ressource précieuse pour réduire le nombre de décès évitables.
Enfin, cette initiative favorise une prise de conscience collective : elle montre que la sécurité et la prévention ne sont pas seulement des obligations professionnelles, mais aussi des responsabilités citoyennes qui s’exercent tout au long de la vie.
Conclusion : une transition enrichie vers la retraite
La formation aux premiers secours pour les salariés en fin de carrière n’est pas une simple obligation légale. Elle marque une volonté de l’État et des entreprises de valoriser la responsabilité citoyenne des individus, tout en garantissant leur sécurité et celle des autres. Employeurs et salariés, main dans la main, font de cette dernière étape professionnelle un moment riche de sens et d’utilité.
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